Sonde naso-gastrique
Malgré les conseils donnés à l'hôpital, il peut arriver qu'on ne s'en sorte pas tout seul. On ne sait pas quoi manger, on mange mal, insuffisamment, on ne garde rien et on s'affaiblit. Mais une telle intervention demande beaucoup d'énergie pour la cicatrisation de tous ces organes anastomosés, donc recousus et environ 3000 calories par jour.
Le retour à la maison de ces 10 jours d'hôpital a été très difficile et dans un contexte de canicule qui m'a énormement fatiguée. Je n'avais plus ni faim ni soif, et sans force, j'ai fini par ne plus pouvoir non plus me lever. C'est la visite post-opératoire qui m'a sauvée et j'ai finalement accepté la réhospitalisation, d'emblée refusée.
Après l'hydratation immédiate par perfusion, il a fallu penser à me nourrir. En perfusion : difficile, par le PAC, vite abandonné. C'est la pose d'une sonde naso-gastrique (SNG) qui m'a bien aidée à reprendre des forces.
La sonde, c'est un tuyau fin et souple, qui est introduit par le nez et passe au fond de la gorge. Lesté, il va descendre directement dans l'estomac.
De cette façon, de la nourriture liquide est administrée en continu : la phase digestion est supprimée, la nourriture arrive directement dans l'estomac.
L'introduction de la sonde peut faire peur, dans les faits, ce n'est pas une épreuve : le nez et la gorge sont anesthésiés localement avec un produit liquide, la dextérité de l'infirmière et la coopération du patient fait le reste. Ce qui m'a beaucoup aidée a été de savoir que la petite fille d'une de mes amies avait, bébé, eu une SNG : si un enfant l'avait supporté, moi aussi en conséquence.
Les 2-3 heures qui suivent sont un peu bizares, mais on se remet vite à pouvoir parler, déglutir, boire… Au début je n'étais nourrie que par sonde, puis la nourriture solide a été ajoutée. J'ai vite repris des forces et quelques (petits) kilos et au bout de 10 jours, ai pu rentrer à la maison, avec la sonde que j'ai gardée quelque temps.