Nutrition
la DPC a pour effet de retirer une partie du pancréas. Organe vital, un fonctionnement normal permet l'assimilation des aliments grâce à la sécrétion naturelle du suc pancréatique, qui les fragmente. Les enzymes contenues dans le suc servent à digérer sucres, graisses et protéines.
Le retrait d'une d'une partie du pancréas -la tête pour mon intervention- oblige le remplacement de ces enzymes naturelles par des enzymes fabriquées en laboratoire : ce sont les gélules de Créon, ou d'Eurobiol, que l'on va prendre à vie.
Le pancréas secrète également de l'insuline, qui sert à réguler le taux de sucre dans le sang. Une des conséquence possible de la DPC est le diabète.
Avec la vésicule biliaire supprimée, la tête du pancréas retirée, une partie du duodénum (début de l'intestin) en moins et un bout d'estomac en moins, on comprend bien le grand chamboulement digestif que représente la DPC. Cela veut dire tout réapprendre :
- manger en toute conscience pour ne pas avaler tout rond,
- mastiquer pour que le bol alimentaire soit bien imprégné de salive et que cette salive pré-digère,
- manger lentement,
- fractionner, donc manger plein de petits repas par jour,
- ne pas boire pendant les repas,
- prendre ses médicaments pour aider la digestion.
Problème numéro un que j'ai rencontré : les diarrhées. Au tout début le tube digestif fraichement « rabouté » est incapable de tenir son rôle. On mange peu, on mâche et peu de temps après débute une diarrhée.
Problème numéro deux, savoir quels aliments manger : éviter le gras, oui. Mais il y a du gras dans tout ! Eviter les sucres, oui, mais il y a des sucres dans tout.
Il ne faut pas se décourager : on apprend, on fait des erreurs, on rectifie, ce qu'on croyait définitif un jour ne l'est pas le lendemain et on a des diarrhées. Le tout est de le savoir, de quand même manger pour ne pas perdre de poids, et accepter qu'il faut du temps pour faire connaissance avec son nouveau corps.