Être suivi par une psychologue
J'ai parlé des soins de support, je voudrais évoquer le soutien considérable du suivi psychologique.
Dès l'annonce de la maladie j'ai su que je ne m'en sortirai pas seule. J'ai beau être très bien entourée, les amis, les proches font comme ils peuvent et tout ce qu'ils peuvent, mais souvent ne savent pas quoi dire et la charge d'avoir un être cher atteint d'un cancer est bien lourde.
Même confiants, peut-on s'empêcher de penser à sa mort ?
Il en faut de la force pour en parler ouvertement à son conjoint, à sa famille, à ses amis ! Et pour eux, n'est ce pas extrêmement difficile d'entendre parler du sujet ?
C'est auprès de la psychologue clinicienne du service que j'ai pu m'épancher en toute sérénité. Elle a les clés pour écouter sans juger, sans rassurer inutilement alors qu'on ne sait jamais comment va évoluer la maladie, pour écouter tout court.
A un moment où j'ai eu peur, peur de mourir, et m'inquiétais de l'organisation des choses, elle m'a recommandé de rédiger mes volontés. Au contraire de trouver ça sordide, cela m'a rassérénée : mes volontés étaient connues, elles étaient écrites. Pas besoin d'en parler, elles seraient trouvées facilement, et cela évitait d'aborder ce thème inquiétant.
Sachant que j'allais la voir au rythme de mes traitements, tous les 15 jours, je préparais les points que je voulais aborder avec elle. Certains ne l'ont été qu'avec elle, ni avec un médecin, ni avec mon conjoint.
Je lui rends grâce de son écoute merveilleuse, et encourage du fond du cœur chacun d'entre vous à se faire accompagner dans cette traversée du cancer.