DPC : soins intensifs et jours suivants
L'opération est lourde, on sait à l'avance que le réveil aura en général lieu en soins intensifs. Un grand flou règne dans le cerveau : en entendant des bruits, j'ai tout de suis pris conscience que j'étais vivante, cela a été ma première pensée. La seconde a été que l'intervention était passée, derrière moi. Encore sous les bienfaits de l'anesthésie, on ouvre les yeux quelques secondes. C'est tellement fatigant qu'on les referme pour se rendormir. Un demi sommeil très « planant », sans douleur. Aucune notion de l'heure.
Dès que j'ai pu parler la première chose que j'ai demandée a été de savoir si l'opération avait pu se faire. Je mentirai en disant que j'en ai eu les larmes aux yeux en entendant la réponse positive, mais je les ai aujourd'hui en écrivant cet article.
En soins intensifs, on est choyé, surveillé comme le lait sur le feu via tous les appareils auxquels on est branché, presque autant qu'en salle d'opération. Petit à petit on prend conscience qu'on peut à peine bouger, tellement on est sans force et tellement il y a de tuyaux. Dès que possible, et aidé par les infirmières, on est remis debout car plus on reprend tôt les efforts, plus vite se fait la récupération. Quand tout risque est écarté, on quitte les soins intensifs et on est remonté dans sa chambre, un endroit plus familier.
Les suites
Tout l'appareil digestif est bouleversé et on ne maitrise pas son corps, sonde urinaire, drains multiples (pour évacuer le sang et la lymphe) sont encore présents, tout comme la péridurale qui limite beaucoup la douleur. Du personnel soignant vient très régulièrement, il y a la possibilité de les appeler en appuyant sur un bouton d'une manette posée juste à côté de soi.
Quand la péridurale est retirée au bout de 72h environ, d'autres puissants anti-douleur prennent le relai. On flotte beaucoup, on dort beaucoup.
La récupération
Elle dépend de l'état général, de l'âge, des antécédants. Mais le chirurgien qui est venu chaque jour me voir, a insisté sur un point : il faut se lever rapidement car on perd très très vite du muscle, et donc des forces.
Emberlificoté dans les drains et les perfusions, c'est difficile, et chaque mouvement est à anticiper pour ne pas se faire mal. J'ai passé 10 jours à remonter la pente, extrêmement fatiguée. De nombreuses fonctions sont perturbées, il faut vraiment un personnel très bienveillant pour ne pas vivre mal une situation qui ressemble fort à de la dépendance.